I died on Facebook est une œuvre d’art qui explore la notion de notre moi virtuel dans un monde de plus en plus numérique.

En jouant avec la mort, l’œuvre nous incite à contempler l’impact de notre moi immatériel sur notre vie physique. Alors que nous déplaçons de plus en plus nos activités et nos interactions en ligne, nous devons nous interroger sur le sort de nos homologues numériques lorsque nous mourrons. Existent-ils indéfiniment ou disparaissent-ils eux aussi ?

L’œuvre consiste en une expérience de jeu VR (Virtual Reality) qui se déroule dans un cimetière, où des pierres tombales numériques sont nommées d’après de vraies personnes décédées, dont les profils Facebook ont été commémorés par leurs proches. Le projet a été réalisé au moyen d’un scraper Facebook codé en Python, qui collecte les noms des profils commémorés sur les médias sociaux, et d’un code Javascript, qui interagit avec la plateforme de jeu Minecraft en construisant les tombes et l’environnement du cimetière.

L’interactivité de l’installation permet aux visiteurs d’interagir différemment selon qu’ils la découvrent sur Internet ou sur place, ce qui permet un engagement à plusieurs niveaux avec l’œuvre. Sur place, le visiteur peut s’engager en tant que joueur et interagir activement avec l’environnement virtuel, ou en tant qu’observateur, en voyant d’autres participants profiter de l’expérience. En ligne, l’interaction s’approprie la dynamique multijoueur, typique de l’univers du jeu, pour transporter l’œuvre dans un environnement ouvert, communautaire et collaboratif, en la rendant accessible via l’hébergement d’un serveur. Dans le contexte actuel de discussions sur le métavers et le potentiel des environnements numériques immersifs, I died on Facebook est plus que jamais d’actualité.

En jouant avec la mort, l’œuvre d’art soulève des questions critiques sur les implications de notre habitat numérisé, l’impact de notre moi immatériel sur notre vie physique et les conséquences potentielles de la priorité donnée à notre personnalité en ligne.

Les artistes


Martina Pizzigoni (Bergame, *1998) est artiste multimédia.

Après avoir acquis une licence en arts et technologies des nouveaux médias à l’Académie des Beaux-Arts de Venise, l’artiste a obtenu une maîtrise en gestion de projets culturels à l’Università Cattolica et au Politecnico di Milano, puis suit actuellement le programme MA Interface Culture à la Kunstuniversität Linz, (AT).

Sa pratique artistique se concentre sur la création d’expériences interactives, tandis que le principal intérêt de sa recherche est le contexte dans lequel nous vivons, avec les implications sociales et anthropologiques qui caractérisent notre société dominée par le numérique.

Alessia Fallica (Lecce, *1998) est artiste des nouveaux médias.

Après une licence en arts et technologies des nouveaux médias à l’Académie des beaux-arts de Venise et un master en gestion de projets culturels, l’artiste suit actuellement le master Interface Cultures à la Kunstuniversität de Linz (AT). Depuis septembre 2021, Alessia collabore avec le studio d’art multimédia Tokonoma, basé à Milan. Principalement expérimentales, mais avec une prédilection pour l’art vidéo, l’installation et l’interactivité, ses recherches se concentrent sur les aspects socio-anthropologiques de la nature humaine, avec un intérêt profond pour la violence et la violation, à la fois comme phénomènes physiques et psychologiques.

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